Nvidia obtient le feu vert des États-Unis pour exporter ses puces vers les Émirats arabes unis
Le gouvernement américain a accordé à Nvidia l’autorisation d’exporter plusieurs milliards de dollars de puces vers les Émirats arabes unis (EAU), marquant une étape majeure dans la coopération technologique entre Washington et Abou Dabi. Cette décision, révélée par Bloomberg, découle d’un accord bilatéral signé en mai dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), sous la supervision du Bureau of Industry and Security du Département du commerce américain.
Les licences d’exportation concernent essentiellement les processeurs graphiques (GPU) de dernière génération de Nvidia, essentiels à la formation et à l’entraînement des modèles d’intelligence artificielle. Les États-Unis autorisent ainsi l’envoi massif de semi-conducteurs haute performance, tels que les séries H100 et B200, vers les EAU, des puces capables de traiter des volumes colossaux de données nécessaires aux algorithmes d’apprentissage profond. Cette initiative vise à renforcer l’infrastructure numérique émiratie, notamment à travers la construction de centres de données stratégiques, véritables épines dorsales du développement de l’IA à l’échelle nationale et régionale.
Vers une montée en puissance du cloud et des data centers
Abou Dabi ambitionne de devenir un hub mondial de l’IA et du cloud computing. Les GPU de Nvidia joueront un rôle clé dans l’édification de cette ambition, permettant le déploiement de plateformes locales capables d’héberger et de calculer des modèles d’IA avancés, jusqu’ici réservés aux grandes puissances technologiques.
Le plan de coopération prévoit une livraison annuelle de près de 500 000 puces jusqu’en 2027, avec une possible extension jusqu’en 2030. Ces chiffres illustrent la volonté des Émirats de s’affirmer comme un acteur incontournable de l’économie numérique nouvelle génération.
Des contreparties américaines et un équilibre géopolitique délicat
Selon les informations disponibles, cette autorisation est liée à des engagements d’investissement émiratis sur le sol américain, soulignant la nature réciproque de l’accord. Ce partenariat technologique s’inscrit dans une stratégie plus large de l’administration Trump visant à resserrer les liens avec les pays du Golfe, tout en contrôlant l’accès à des technologies critiques face à la concurrence de la Chine.
La Maison-Blanche et le Département du commerce n’ont pour l’instant pas commenté l’accord, tandis que Nvidia s’est abstenu de toute déclaration officielle. Néanmoins, Washington insiste sur la dimension « transformationnelle » de ce partenariat, perçu comme un modèle de coopération technologique stratégique.
Nvidia, pivot de la diplomatie technologique américaine
Cette autorisation renforce la position de Nvidia comme acteur central de la diplomatie technologique américaine. Le constructeur californien, déjà dominant sur le marché mondial des puces IA, voit dans cette ouverture un relais de croissance majeur au Moyen-Orient, après des accords similaires annoncés avec l’Arabie saoudite.
En exportant son expertise en semi-conducteurs, Nvidia contribue à remodeler la carte mondiale de la puissance computationnelle, un levier fondamental dans l’équilibre du pouvoir économique et technologique de demain.
