Le partenariat logiciel Amazon-Stellantis pour l’automobile prend fin
Le partenariat entre Amazon et Stellantis autour du SmartCockpit, un projet ambitieux visant à intégrer de nouvelles technologies logicielles dans les véhicules, touche à sa fin. Les deux groupes ont confirmé à Reuters la fin progressive de leur collaboration, mettant un terme à une initiative qui devait révolutionner l’expérience de conduite grâce à la puissance d’Amazon dans le secteur technologique
L’objectif du projet SmartCockpit était de transformer la voiture en une extension du domicile du conducteur, grâce à des logiciels avancés capables de reconnaître le conducteur, de personnaliser les réglages (climatisation, navigation, automatisation du domicile) et d’offrir une expérience hautement connectée. Ce partenariat devait permettre à Stellantis, le groupe derrière Jeep, Peugeot et Alfa Romeo, de se positionner face à Tesla et BYD, tout en servant de prototype pour Amazon, qui espérait étendre sa technologie embarquée à d’autres constructeurs.
La difficulté des constructeurs traditionnels à maîtriser le logiciel
L’échec du SmartCockpit illustre la difficulté des constructeurs automobiles traditionnels à s’imposer dans le domaine du logiciel embarqué. Alors que Tesla et d’autres nouveaux entrants ont bâti des architectures électroniques et logicielles modulaires, permettant des mises à jour rapides et peu coûteuses, les constructeurs historiques peinent à rivaliser. Volkswagen, General Motors et maintenant Stellantis multiplient les partenariats et recrutent des talents issus de la Silicon Valley pour tenter de combler leur retard.
Le logiciel, un enjeu stratégique et financier
Dans les véhicules modernes, le logiciel contrôle désormais une grande partie des fonctions essentielles : freinage, infotainment, assistance à la conduite, etc. Ces technologies ouvrent la voie à de nouveaux modèles économiques, comme les abonnements payants pour débloquer des fonctionnalités avancées.
Toutefois, la complexité et le coût de développement de ces systèmes font peser un risque sur la rentabilité des projets, comme l’a illustré récemment Ford, qui a abandonné sa nouvelle architecture électrique faute de maîtriser les coûts.
Un secteur en pleine mutation
Les deux entreprises n’ont pas détaillé les raisons précises de la fin du partenariat, évoquant simplement une volonté de se concentrer sur des solutions « qui apportent de la valeur à leurs clients communs et s’alignent mieux sur leurs stratégies respectives ». Ce flou souligne l’incertitude qui entoure encore la capacité des constructeurs traditionnels à s’imposer dans la course technologique face à des acteurs comme Tesla.
L’automobile vit une révolution profonde, où la technologie électronique et le logiciel deviennent des facteurs clés de différenciation. Les partenariats entre géants du numérique et constructeurs automobiles restent donc essentiels, mais leur succès n’est jamais garanti. L’échec du SmartCockpit rappelle que l’innovation technologique dans l’automobile exige non seulement des investissements massifs, mais aussi une agilité et une expertise que tous n’ont pas encore réussi à acquérir.
