Fujifilm investit 4 milliards de yens dans les semi-conducteurs en Belgique
Fujifilm a annoncé dans un communiqué un nouvel investissement de 4 milliards de yens (environ 25 millions d’euros) dans son site belge de Zwijndrecht, près d’Anvers. Cet investissement vise à répondre à la demande croissante de matériaux pour semi-conducteurs avancés, essentiels pour l’automobile connectée, l’IA et la transition numérique des usines européennes.
Au cœur de cet investissement figure l’installation de nouvelles lignes de production pour les boues CMP (Chemical Mechanical Planarization), des solutions abrasives critiques pour la fabrication des puces électroniques. Ces matériaux, dont Fujifilm détient 70 % du marché mondial pour le cuivre, permettent de polir les couches nanométriques des wafers avec une précision atomique.
La capacité de production augmentera de 30 % à Kumamoto (Japon), complétée par ce nouveau site belge pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement européennes.
Renforcement des capacités en photolithographie
L’usine belge modernisera aussi ses équipements pour les matériaux de photolithographie, notamment les développeurs utilisés dans la gravure des circuits intégrés.
Cette technologie, primordiale pour les nœuds de production inférieurs à 5 nm, répond à la demande exponentielle de puces destinées aux véhicules autonomes et aux systèmes industriels intelligents.
Un réseau de production globalisé, résilient et durable
Avec cet investissement, Fujifilm étend son réseau à six sites stratégiques (États-Unis, Taïwan, Corée du Sud, Japon, Belgique), lui permettant de livrer 13 % de boues CMP supplémentaires annuellement. Cette logistique optimisée anticipe les besoins des fonderies européennes comme TSMC ou Samsung, engagées dans la course aux puces sub-2 nm.
Le projet intègre également des panneaux solaires sur le site belge, aligné sur les objectifs environnementaux du plan Fujifilm Sustainable Value Plan 2030. Une démarche complémentaire aux recherches du groupe sur les semi-conducteurs organiques et le graphène épitaxié, prometteurs pour réduire la consommation énergétique des composants.
Impact économique et emplois hautement qualifiés
D’ici 2026, 25 postes supplémentaires seront créés à Zwijndrecht, portant à plus de 235 employés le site. Ces recrutements ciblent des profils experts en chimie des matériaux, ingénierie des procédés et automatisation industrielle, reflétant les exigences technologiques de la filière.
Cet investissement fait partie d’un plan triennal de 170 milliards de yens (2024-2026) dédié aux semi-conducteurs, alors que le marché mondial devrait atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici 2030. Face à l’explosion des besoins en puces pour l’IA (+40 % de demande en 2024 selon McKinsey), Fujifilm maintient sa position de fournisseur clé pour l’industrie 4.0 européenne.
Cette stratégie positionne la Belgique comme hub technologique incontournable, à un moment où l’Europe vise à capturer 20 % de la production mondiale de semi-conducteurs d’ici 2030 via le European Chips Act.
