
Envision AESC obtient 48 millions d'euros d'aide pour sa gigafactory de batteries
La Commission européenne a autorisé le 31 janvier 2025 une aide française de 48 millions d’euros pour soutenir l’implantation de la gigafactory d’Envision AESC à Douai, selon Reuters. C’est une avancée majeure dans la stratégie européenne de renforcement de la filière batterie face à la concurrence chinoise et américaine. Le site, qui doit créer 1 000 emplois directs, produira des batteries lithium-ion pour équiper les véhicules électriques de Renault, dont la future R5.
L’usine doublera la production de batteries lithium-ion, avec une capacité initiale de 9 GWh/an dès 2024, puis visera 30 GWh d’ici 2030. Les cellules produites utiliseront des électrodes à base d’oxyde de lithium, nickel, manganèse et cobalt, assemblées via des procédés de compression et d’injection d’électrolyte. Ces technologies, déjà testées par Envision au Japon et en Chine, garantissent une densité énergétique optimisée pour augmenter l’autonomie des véhicules.
Innovations dans la fabrication et l’optimisation industrielle
La production s’appuie sur une rhéologie de précision pour contrôler la planéité et l’épaisseur des composants, réduisant les défauts et accélérant les cadences. Le processus intègre également des salles blanches et des systèmes automatisés pour maintenir des conditions stériles, essentielles à la qualité des cellules.
En parallèle, l’usine ambitionne d’être neutre en carbone, grâce à l’utilisation d’énergies renouvelables issues de parcs éoliens locaux.
Synergie industrielle avec Renault et perspectives d’expansion
Implantée à 100 mètres du site historique de Renault à Douai, l’usine permettra un montage direct des batteries sur les véhicules, réduisant les coûts logistiques. Cette proximité favorise aussi les collaborations techniques, comme l’adaptation des cellules pour les modèles R4, R5 et futurs utilitaires électriques.
Envision prévoit déjà une extension du site à 60 hectares et 3 000 emplois d’ici 2030, en fonction de la demande.
Enjeux environnementaux et durabilité
Si les batteries lithium-ion dominent encore le marché, leur recyclage reste encore à définir. Envision mise sur des matériaux stabilisateurs pour prolonger la durée de vie des cellules et limiter l’utilisation de cobalt.
Le groupe explore aussi des alternatives comme le lithium-fer-phosphate (LFP), moins coûteux et plus durable, déjà adopté par Tesla.
Ce projet positionne les Hauts-de-France comme un hub technologique clé dans la transition énergétique, combinant à la fois innovation industrielle et objectifs écologiques. Avec un investissement total de 800 millions d’euros, il témoigne de la volonté européenne de sécuriser l’ensemble de la chaîne de valeur des véhicules électriques.