ACC : Les premières batteries automobiles made in France arrivent sur le marché
Quatre ans après sa création, Automotive Cells Company (ACC) a lancé la commercialisation de ses premières batteries automobiles fabriquées en France. Pour 2024, l'entreprise prévoit de produire 2 000 packs batteries dans son usine de Billy-Berclau (Pas-de-Calais), selon Agefi.
Fruit d'une alliance entre Stellantis, TotalEnergies via sa filiale Saft, et Mercedes-Benz, cette coentreprise ambitionne de devenir un "champion de la souveraineté européenne" dans un marché dominé par la Chine.
L'entreprise vise ensuite une rapide augmentation de sa production, visant 150 000 équivalents voitures en 2025, 250 000 en 2026 et 2 à 2,5 millions en 2030, soit 20% de part de marché dans l'UE.
Un enjeu stratégique pour l'Europe
La création de cette filière industrielle est déterminante pour l'Union Européenne, qui prévoit d'interdire la vente de véhicules thermiques neufs en 2035. L'objectif est de rattraper le retard sur les constructeurs asiatiques de batteries.
Les batteries d'ACC, basées sur la technologie NMC (nickel-manganèse-cobalt), équipent déjà des véhicules Opel et Peugeot, notamment la E-3008. La production se déroule dans des ateliers aseptisés, où la chasse à la poussière et à l'humidité est primordiale.
Compétitivité et défis
ACC fait face à plusieurs défis, notamment une courbe d'apprentissage assez longue pour maîtriser le processus de fabrication. L'entreprise doit également faire face à une concurrence rude, particulièrement sur les prix, dans un contexte où les aides gouvernementales à l'acquisition de véhicules électriques ont été réduites.
Pour Matthieu Hubert, secrétaire général d'ACC, l'objectif est de devenir très compétitif, car la batterie représente aujourd'hui 40% du prix d'un véhicule.
La chute des prix des batteries et les coûts élevés en Europe seront des défis supplémentaires auxquels il faudra faire face.
L'adaptation aux évolutions technologiques
Face à l'évolution rapide des technologies, ACC a annoncé une "pause" dans la construction de ses autres usines en Italie et en Allemagne. Cette décision souligne l'importance de s'adapter constamment aux changements du marché.
La région des Hauts-de-France voit dans cette initiative une "troisième révolution industrielle", après le textile et les mines, susceptible de créer des milliers d'emplois. ACC représente ainsi un espoir pour l'industrie française dans le secteur stratégique des batteries automobiles.
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