Supercalculateurs d'Atos : l'État français intervient pour protéger ses intérêts
L'État français, en proie à des inquiétudes concernant la perte de contrôle sur des actifs stratégiques, a décidé d'agir face aux difficultés financières du géant informatique Atos, selon Agefi. Depuis mars 2024, le gouvernement a manifesté son intention de racheter les "activités stratégiques" d'Atos, notamment celles liées aux supercalculateurs, qui sont essentiels pour la défense nationale et la cybersécurité.
Cette démarche a culminé avec l'acquisition d'une action de préférence dans la filiale Bull, permettant à l'État d'exercer un droit de veto sur certaines décisions clés.
L'acquisition de cette action de préférence par l'État a pour but de renforcer son contrôle sur les activités stratégiques d'Atos. Ces actions confèrent des droits supplémentaires, tels que le veto sur des opérations significatives, notamment celles impliquant des acquisitions par des entités étrangères.
Bruno Le Maire, ancien ministre de l'Économie, a souligné que cette mesure vise à "préserver les intérêts souverains de l'État français" et à garantir que ces technologies restent sous contrôle national.
Un prêt stratégique pour stabiliser Atos
En parallèle à l'acquisition de l'action de préférence, l'État a également accordé un prêt de 50 millions d'euros à Bull pour stabiliser sa situation financière. Ce soutien financier s'inscrit dans une stratégie plus large visant à éviter que les activités critiques d'Atos ne tombent entre les mains d'investisseurs étrangers.
Les activités concernées génèrent un chiffre d'affaires annuel d'environ 900 millions d'euros et emploient près de 4 000 personnes en France.
Les négociations en cours
Depuis l'annonce initiale, les négociations entre l'État et Atos se poursuivent. En juin 2024, le gouvernement avait proposé 700 millions d'euros pour acquérir les activités liées aux supercalculateurs utilisés dans des applications militaires et nucléaires. Cependant, cette offre n'a pas été acceptée par Atos, qui a proposé une contre-offre.
Les deux parties continuent donc à discuter pour parvenir à un accord qui protégerait ces actifs stratégiques tout en assurant la viabilité financière du groupe.
La situation financière critique d'Atos
Atos traverse une période particulièrement difficile, ayant perdu plus de 90 % de sa valeur boursière depuis le début de l'année 2024. La société a dû revoir ses prévisions financières pour la période 2024-2027 à la baisse et a récemment obtenu un plan de sauvegarde accélérée validé par la justice.
Cette situation précaire a poussé l'État à agir rapidement pour sécuriser les actifs critiques avant qu'ils ne soient potentiellement vendus ou transférés à des acteurs étrangers.
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