Le gouvernement allemand met en garde face à une nouvelle crise des semi-conducteurs
Le gouvernement fédéral allemand a exprimé sa vive préoccupation concernant de potentielles perturbations dans la chaîne d’approvisionnement mondiale en semi-conducteurs, rapporte Reuters. Le ministère allemand de l’Économie a confirmé être en contact avec plusieurs acteurs industriels, après que le différend opposant le fabricant de puces Nexperia, d’origine néerlandaise mais détenu par un groupe chinois, a ravivé les craintes d’un nouveau goulot d’étranglement dans l’approvisionnement en composants électroniques.
« Nous cherchons activement des solutions », a déclaré un porte-parole du ministère, insistant sur la nécessité de préserver la continuité de la production dans les secteurs clé, notamment l’automobile et l’électronique industrielle.
Un secteur automobile particulièrement exposé
L’association VDA (Verband der Automobilindustrie) a mis en garde contre les risques immédiats pour la production automobile allemande. Une interruption, même temporaire, de la fourniture en semi-conducteurs pourrait paralyser des chaînes d’assemblage déjà sous tension depuis la crise du Covid-19, quand les constructeurs durent affronter une pénurie mondiale de composants électroniques.
Les véhicules modernes dépendent de centaines de microcontrôleurs et de capteurs, et la moindre rupture d’approvisionnement peut entraîner des arrêts de production coûteux dans tout le pays.
Un différend sino-néerlandais sans issue pour l’instant
Les discussions entre les ministres de l’Économie néerlandais et chinois n’ont produit aucun accord pour débloquer la situation de Nexperia. Cette impasse alimente la nervosité sur les marchés technologiques, alors que les tensions géopolitiques autour du contrôle des technologies sensibles se multiplient.
Les observateurs notent que ce différend illustre la fragilité d’un secteur devenu hautement stratégique, où la maîtrise de la conception et de la fabrication des puces électroniques est désormais un enjeu de puissance.
Berlin plaide pour une plus grande autonomie en microélectronique
Face à ces incertitudes, Berlin réaffirme sa volonté d’investir massivement dans la production de semi-conducteurs en Europe. Le gouvernement soutient déjà plusieurs projets d’usines en Allemagne, portés notamment par Intel à Magdebourg et TSMC à Dresde, afin de renforcer la résilience du continent face aux tensions internationales.
« Les semi-conducteurs sont indispensables à notre industrie ; une perturbation pourrait avoir des conséquences majeures », a rappelé le porte-parole du ministère.
Ceci soulignant que la stabilité de cette filière est essentielle non seulement à l’automobile, mais aussi à l’électrotechnique, aux télécommunications et à la transition numérique du pays.


