Volkswagen planifie des arrêts de production et dément toute crise des puces
Volkswagen va suspendre temporairement la production de ses modèles Golf et Tiguan, selon Reuters. Le constructeur allemand précise que ces arrêts sont planifiés de longue date et ne sont pas liés aux tensions actuelles sur le marché des semi-conducteurs. Ces coupures de ligne, qui coïncident avec les congés d’automne, visent principalement à ajuster les stocks, selon un porte-parole cité par Reuters.
Le quotidien Bild avait initialement évoqué un lien entre ces arrêts et le bras de fer autour du fabricant de puces Nexperia, un acteur néerlandais stratégique pour l’industrie automobile. Volkswagen a formellement démenti : « Ceci n’est pas exact », a réagi le groupe, ajoutant que la production reprendra normalement d’ici la fin de la semaine. Ce démenti vise à éviter toute interprétation alarmiste, alors que le conflit autour de Nexperia secoue déjà les chaînes d’approvisionnement électroniques mondiales.
Nexperia, un maillon discret mais essentiel de la chaîne
Nexperia, filiale du groupe chinois Wingtech, est un fournisseur majeur de semi-conducteurs dits “standards”, des composants clés dans la gestion de l’alimentation électrique et des signaux électroniques des véhicules. Bien loin des puces de calculs avancés, ces composants basiques restent néanmoins indispensables à la production automobile moderne.
Le 30 septembre, le gouvernement néerlandais a pris le contrôle de Nexperia pour des raisons liées à la sécurité technologique et à la propriété intellectuelle. Pékin a répliqué en interdisant l’exportation des produits finis de l’entreprise, créant une onde de choc parmi les constructeurs dépendants de ses volumes.
Une tension croissante dans l’électronique automobile
Malgré ses dénégations, Volkswagen reste attentive à l’évolution du dossier Nexperia. La marque étudie actuellement les effets possibles de ces restrictions sur ses chaînes d’approvisionnement.
L’incident souligne la vulnérabilité persistante du secteur automobile face à la géopolitique des semi-conducteurs. Même des puces considérées comme “bas de gamme” peuvent devenir critiques lorsque les flux internationaux se tendent.
Vers une stratégie européenne de résilience technologique
Le cas Volkswagen relance le débat sur la souveraineté électronique en Europe. Le continent cherche à réduire sa dépendance envers les fournisseurs asiatiques, notamment via l’European Chips Act. Cette législation vise à stimuler la production locale de semi-conducteurs, un enjeu stratégique face aux tensions commerciales grandissantes.
Dans ce contexte, les arrêts planifiés de Volkswagen servent de rappel : la stabilité de l’automobile européenne repose désormais autant sur la maîtrise du métal que sur celle du silicium.


