PsiQuantum lève 1 milliard pour révolutionner l’électronique quantique avec des puces photoniques

PsiQuantum a bouclé un tour de table de série E de 1 milliard de dollars, porté par BlackRock, Temasek et Baillie Gifford, valorisant la société à 7 milliards. Ce financement permettra d’accélérer la construction de sites de calcul quantique à Brisbane et Chicago, de déployer des prototypes à grande échelle et d’entrer dans une nouvelle phase d’intégration des systèmes. L’objectif affiché est limpide : industrialiser des ordinateurs quantiques à l’échelle du million de qubits physiques, franchissant de nombreux défis technologiques liés à la fabrication, au refroidissement et au réseau.

L’approche photonique : un accélérateur pour la microélectronique quantique

PsiQuantum affirme que l’association des qubits photoniques et de la fabrication industrielle des semi-conducteurs ouvre une voie rapide vers l’informatique quantique de grande envergure. 

La société conçoit ses propres chipsets quantiques photoniques, fabriqués dans l’usine de GlobalFoundries à New York, exploitant le savoir-faire du secteur sur des lignes de production en volume. Cette intégration assure une maturation technologique inédite, avec des performances qui dépassent l’état de l’art, notamment grâce à des composants sur wafer de 300 mm.

Intégration de Barium Titanate : révolution dans les commutateurs optiques

L’un des axes majeurs de la technologie PsiQuantum réside dans l’intégration du Barium Titanate (BTO), matériau électro-optique hautes performances, idéal pour les commutateurs optiques ultra-rapides. Ce composant, produit en Californie puis intégré aux wafers fabriqués par GlobalFoundries, devient la brique manquante pour le passage à l’échelle de l’informatique quantique photonique. 

Au-delà du secteur quantique, le commutateur BTO intéresse les architectures de supercalculateurs IA, où le besoin de réseaux optiques à basse consommation et haute vélocité s’intensifie.

Architecture évolutive : du refroidissement à la mise en réseau

PsiQuantum développe également des systèmes de refroidissement et de contrôle modulaires, inspirés des centres de données, capables de maintenir des centaines de puces quantiques dans des armoires haute densité. 

Contrairement à l’approche cryostat “lustre” répandue, l’architecture photonique s’affranchit des contraintes extrêmes, privilégiant l’efficacité et la compacité. La société a démontré un réseau quantique haute fidélité entre armoires distantes via des fibres télécom standard, élément clé pour atteindre l’échelle industrielle du calcul quantique.

Partenariat stratégique : NVIDIA et l’intégration GPU-QPU

En complément du soutien de NVentures (NVIDIA), PsiQuantum officialise une collaboration avec NVIDIA autour des algorithmes quantiques, de l’intégration logicielle GPU-QPU et de la plateforme silicium photonics. Cette alliance vise à accélérer les synergies entre calcul classique et quantique, et à préparer l’intégration des processeurs photoniques à l’architecture GPU existante, un tournant pour la convergence quantique-IA.

Selon PsiQuantum et ses investisseurs, l’arrivée de l’informatique quantique photoniques marque “l’aube d’une plateforme de calcul adjacente”, capable de changer la simulation physique et la résolution de grands défis industriels. Soutenue par des partenariats publics et privés, la société s’emploie à franchir les derniers jalons techniques, positionnant les semi-conducteurs photoniques et les commutateurs optiques au cœur du futur de l’électronique avancée.