Nvidia négocie avec Trump : L’avenir des puces IA américaines en Chine reste incertain
Selon un entretien accordé à Fox Business, le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a confirmé que des discussions sont en cours avec la Maison‑Blanche concernant la possibilité de vendre en Chine une version simplifiée de ses puces AI de nouvelle génération Blackwell, mais il a souligné que ces négociations prendront du temps, rapporte Reuters.
Les discussions entamées entre Nvidia et la Maison Blanche concernant l’autorisation de vendre une version moins avancée de sa nouvelle puce IA de génération Blackwell à la Chine illustrent la complexité de l’industrie des semi-conducteurs dans le contexte de tensions commerciales accrues entre les États-Unis et la Chine. Traditionnellement, l’exportation de ces composants électroniques stratégiques est fortement encadrée par des régulations visant à limiter l’accès de la Chine à des technologies de pointe, du fait des préoccupations liées à leur usage militaire.
Blackwell, l’excellence technologique ajustée aux besoins chinois
Nvidia, envisage de proposer une version « allégée » de son dernier processeur Blackwell spécialement pour la Chine. Cette déclinaison serait de 30 à 50 % moins performante que l’originale, une manière de répondre partiellement aux inquiétudes de Washington tout en accédant à un marché colossal estimé à 50 milliards de dollars pour Nvidia. Ce compromis renforcerait l’influence mondiale de l’écosystème technologique américain, même dans un contexte réglementaire restrictif.
Semi-conducteurs : une carte maîtresse dans la guerre économique
La stratégie américaine sur le secteur des semi-conducteurs repose sur un double objectif : conserver sa domination sur les technologies de pointe et limiter le développement autonome de la Chine dans ce domaine. Les puces d’IA, notamment celles destinées aux centres de données et au calcul haute performance, sont devenues un enjeu clé de cette rivalité.
Même sous une administration Trump, l’accès à certains composants serait autorisé à condition de limiter leur potentiel technologique, avec des contreparties économiques substantielles, comme un prélèvement de 15 % sur les ventes chinoises des puces H20 de Nvidia, et potentiellement des Blackwell.
Incertitudes commerciales pour Nvidia
Malgré les discussions en cours, Nvidia a dû exclure du calcul de ses prévisions pour le trimestre en cours les recettes potentiellement générées en Chine et aucune commande de puces H20 n’a encore été enregistrée dans le pays. Cette prudence découle du climat d’incertitude constant qui règne sur la politique d’exportation américaine, chaque décision étant susceptible de rebattre les cartes du secteur mondial des semi-conducteurs.
Pour Nvidia, la capacité à accéder au marché chinois, même partiellement, revêt une importance stratégique considérable. Aux dires de son PDG Jensen Huang, « quoi qu’il faille faire pour obtenir le feu vert, cela nous va », soulignant l’urgence pour les industriels de concilier contraintes géopolitiques et ambitions commerciales. Dans un contexte où l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs redéfinissent la hiérarchie mondiale de la technologie, chaque négociation façonne l’équilibre futur du secteur électronique.
