
Les États-Unis assouplissent les droits de douane sur les semi-conducteurs européens
Washington a annoncé qu’à partir du mois prochain, les droits de douane appliqués aux voitures, aux produits pharmaceutiques et, surtout, aux semi-conducteurs européens passeront de leur niveau actuel à 15%, rapporte Reuters. Cette mesure marque un tournant important dans les relations commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne, à un moment où la dépendance aux technologies critiques est au cœur des tensions géopolitiques mondiales.
En assouplissant la taxation des semi-conducteurs, Washington veut encourager un meilleur approvisionnement en puces européennes pour soutenir la demande croissante de son industrie. Les fabricants européens (ASML, Infineon, NXP ou STMicroelectronics) pourraient voir leurs exportations vers les États-Unis nettement augmentées.
Réduire la vulnérabilité face à l’Asie
Jusqu’ici, la production mondiale de semi-conducteurs est dominée par l’Asie, et notamment Taïwan et la Corée du Sud. Or, les tensions dans le détroit de Taïwan et les restrictions américaines à l’égard de la Chine ont mis en évidence la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement.
En facilitant l’accès aux technologies européennes, les États-Unis cherchent à diversifier leurs sources, réduire les risques et garantir une souveraineté technologique plus solide.
Un souffle nouveau pour l’industrie électronique américaine
L’industrie américaine, particulièrement les constructeurs automobiles et les fabricants d’électronique grand public, espère que cette réduction tarifaire permettra de fluidifier les chaînes de production mises à mal ces dernières années. Les pénuries de puces, qui ont paralysé certains secteurs, ont montré la nécessité d’un flux d’importation plus régulier.
L’abaissement des droits de douane pourrait également stimuler l’innovation conjointe entre entreprises des deux continents.
Vers une coopération renforcée en matière de recherche et d’innovation
Au-delà du commerce, cette décision ouvre la voie à une coopération technologique plus étroite entre Washington et Bruxelles. Des discussions sont déjà en cours pour favoriser la recherche conjointe sur les semi-conducteurs de nouvelle génération, notamment ceux destinés à l’intelligence artificielle ou aux applications militaires. Les États-Unis voient dans l’Europe non seulement un fournisseur alternatif, mais aussi un partenaire stratégique pour développer des architectures de puces plus avancées.
Si la mesure reste avant tout économique, elle pourrait avoir des conséquences politiques majeures : renforcer l’alliance transatlantique, envoyer un signal d’unité face aux défis venus d’Asie, et réaffirmer la place des technologies comme levier central de puissance mondiale. Pour les industriels européens des semi-conducteurs, c’est une opportunité rare d’élargir leur empreinte sur le marché américain, l’un des plus vastes et compétitifs au monde.