
Les États-Unis envisagent d’entrer au capital d’Intel pour relancer la tech nationale
L'administration Trump a ouvert des discussions pour une prise de participation directe au capital du géant américain des semi-conducteurs Intel, rapporte Bloomberg. Cette décision intervient alors que le secteur des puces électroniques connaît une transformation profonde, portée par des enjeux de souveraineté industrielle et la montée en puissance de nouveaux acteurs mondiaux. L’objectif affiché : renforcer la compétitivité d’Intel dans un contexte où l'IA et l’Edge Computing explosent, accaparant une part croissante de la demande en composants avancés (GPU, FPGA, ASIC).
Depuis les pénuries de puces et la crise de la supply chain mondiale, Washington souhaite réduire sa dépendance envers l’Asie. Des initiatives telles que le « CHIPS and Science Act » ont déjà été lancées, mobilisant 52 milliards de dollars pour relocaliser la production et soutenir des sites américains, notamment celui qu’Intel construit dans l’Ohio, qui devrait démarrer en 2025 et pourrait devenir la plus grande usine de semi-conducteurs mondiale. Cette relocalisation vise à contrer les vulnérabilités révélées durant la pandémie et à assurer une disponibilité stratégique des composants essentiels.
Un secteur technologique en pleine mutation
La miniaturisation extrême des transistors (2 nm, 3 nm) et le développement de l’intelligence artificielle imposent un rythme d’innovation toujours plus rapide. Intel, longtemps leader, se retrouve désormais à la traîne face à des concurrents comme TSMC ou Samsung pour la fabrication des semi-conducteurs les plus avancés.
Les discussions autour d’un investissement public ou de partenariats technologiques, y compris la possibilité d’une joint-venture avec TSMC pour le transfert de technologies de packaging avancé, illustrent la volonté de l'administration Trump d’accélérer la modernisation industrielle américaine et d’offrir un nouvel essor à Intel.
Défis et perspectives pour l’écosystème électronique américain
La mise en œuvre d’une telle opération pose des défis : choix du montant, modalités de financement, et articulation entre investissement public et partenariats industriels. D’un côté, cela pourrait permettre à Intel de rénover ses usines, de renforcer ses programmes de R&D et de repositionner sa chaîne d’approvisionnement.
De l’autre, cette intervention étatique transformerait durablement l’écosystème, avec une redistribution des cartes entre les grands noms mondiaux des semi-conducteurs et une redéfinition des circuits d’approvisionnement électroniques.