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Industrie électronique |

Pékin dénonce les puces Nvidia : Menace réelle ou prétexte stratégique ?

Pékin avait récemment convoqué des représentants de Nvidia, leader mondial des puces pour l'intelligence artificielle (IA), après avoir évoqué la découverte de « graves problèmes de sécurité » sur le modèle H20, destiné au marché chinois. Les autorités pointent la possible présence de fonctions de suivi, d’accès à distance et d’arrêt d’urgence sur ces microprocesseurs. Cependant, Nvidia a fermement nié, via une déclaration sur son site officiel chinois, intégrer des « portes dérobées » ou tout mécanisme permettant à quiconque de prendre la main à distance sur ses puces.

Aucune preuve technique n’a, à ce stade, été rendue publique pour étayer les accusations de Pékin. Nvidia, valorisée à 4 000 milliards de dollars, assure que la cybersécurité est au cœur de ses priorités. Mais la persistance de la suspicion en Chine interroge sur d’éventuels enjeux dépassant la seule sécurité des infrastructures électroniques.

Un enjeu technologique central : la domination américaine

Les puces Nvidia, réputées pour leurs performances dans l’intelligence artificielle, constituent un maillon essentiel pour les vastes projets chinois d’IA et de numérisation. Malgré les progrès de la tech nationale, des entreprises comme Huawei, Cambricon ou Biren restent en retard sur le plan de la gravure, de la puissance de calcul et de l’écosystème logiciel. 

Or, accéder aux meilleures puces devient d’autant plus vital que l’IA est présentée comme le moteur de la future croissance industrielle et militaire. Les accusations de « backdoors » visent alors non seulement à protéger le territoire numérique de la Chine, mais aussi à limiter l’avantage des États-Unis dans la chaîne de valeur des semi-conducteurs.

La manœuvre industrielle derrière la peur sécuritaire

Au-delà du discours sur la souveraineté numérique, la dénonciation de risques de cybersécurité permet à la Chine d’agir sur plusieurs leviers. En ralentissant l’introduction de technologie américaine sur son marché, Pékin favorise le développement accéléré de champions nationaux du semiconducteur. 

La peur d’une « backdoor » américaine devient ainsi un instrument pour pousser entreprises et centres de recherche chinois à opter pour des solutions locales, le temps que celles-ci atteignent la maturité nécessaire pour concurrencer véritablement Nvidia.

Stratégie symétrique : la réponse chinoise aux restrictions américaines

La Chine n’agit pas dans le vide : depuis 2022, Washington limite drastiquement l’exportation vers la Chine de puces dites « avancées », essentielles à l’entraînement des IA et à la modernisation de nombreux secteurs. 

Accuser publiquement les puces américaines de présenter un « danger » de cybersécurité s’inscrit donc dans une stratégie symétrique de rétorsion et d’accélération de la montée en puissance technologique nationale. Dans la guerre des semi-conducteurs, la question des portes dérobées sert autant l’argument industriel que la riposte diplomatique.


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