Trump mise sur l’IA et allège les règles environnementales pour booster l’industrie électronique

La feuille de route gouvernementale s’articule autour de trois axes principaux :

• Accélérer l’innovation : soutien appuyé à la R&D et élimination des « obstacles bureaucratiques » freinant la recherche ou le lancement de nouveaux produits, notamment dans la filière électronique.
• Développer les infrastructures d’IA : modernisation et expansion rapide des datacenters et des usines de semi-conducteurs pour supporter l’explosion des besoins informatiques liés à l'IA.
• Leadership à l’international : exportation vers les alliés de packages « full-stack » (matériel, logiciels, modèles et normes techniques), pour faire des standards américains la référence mondiale, tout en resserrant le contrôle sur qui peut accéder à ces technologies.

Exporter l’IA : un booster pour les géants des semi-conducteurs et du cloud

Pour concrétiser cette stratégie offensive, le gouvernement mise sur l’export massif de technologies avancées : puces d’IA (Nvidia, AMD), logiciels, modèles d’apprentissage automatique, applications cloud, etc. Les départements du Commerce et des Affaires étrangères collaboreront avec de grands acteurs industriels afin de proposer des « packages complets et sécurisés » à destination des alliés. Cette orientation marque une rupture avec la stricte politique de restriction de l’ère Biden.

En s’ouvrant ainsi à l’export, le plan pourrait générer d’énormes opportunités commerciales pour les mastodontes américains de la tech : Nvidia, AMD, Google (Alphabet), Microsoft, OpenAI ou encore Meta (maison mère de Facebook).

Allègement des règles environnementales pour accélérer l’électronique

Parallèlement, l’administration Trump a signé des décrets allégeant les réglementations environnementales qui ralentissaient la construction de nouvelles infrastructures électroniques et de centres de données. Cette mesure facilite et accélère le déploiement industriel, en particulier dans la tech et la production de semi-conducteurs, deux secteurs très énergivores.

Le gouvernement justifie ces assouplissements par la nécessité d’assurer la souveraineté technologique et de permettre aux industries stratégiques de fonctionner à plein régime, invoquant la sécurité nationale comme priorité, malgré les critiques des défenseurs de l'environnement.

Une nouvelle doctrine contre les réglementations étatiques et pour un standard fédéral

Donald Trump a affiché sa volonté d’unifier les normes autour d’un standard fédéral unique pour encadrer l’essor de l’IA, plutôt que de laisser chaque État imposer ses propres règles, ce qui freinerait, selon lui, l’innovation technologique. Cette volonté de « main libre » vise à donner aux ingénieurs américains la réactivité nécessaire pour conserver l’avantage technologique face à la Chine.

Autre axe central du plan : assurer que les technologies américaines d’IA soient « objectives et libres de tout biais idéologique ». Le gouvernement prévoit donc que seuls les modèles certifiés « neutres » puissent être utilisés dans les marchés publics fédéraux. Cette mesure s’inscrit dans une volonté de contrer ce que l’administration appelle le risque de dérives idéologiques dans les outils d'IA.

Par cette stratégie, l’administration Trump prépare le terrain à une nouvelle accélération du secteur électronique, tant sur le plan industriel que commercial, en faisant du couple IA-semi-conducteurs le fer de lance américain sur la scène mondiale. L’approche favorise une dynamique de dérégulation au bénéfice des géants technologiques, quitte à attiser les craintes environnementales et sociétales suscitées par une expansion rapide et peu encadrée de l’intelligence artificielle.