Rapidus dévoile un premier prototype de puce 2 nm avec le soutien de l’imec
La course mondiale à la miniaturisation poursuit son accélération. Le fondeur japonais Rapidus a présenté son tout premier prototype fonctionnel de puce gravée en 2 nanomètres, un jalon stratégique pour l’écosystème technologique nippon et une avancée majeure rendue possible grâce à un partenariat étroit avec l’imec et IBM, selon Le Vif. Objectif : une production industrielle dès 2027.
Le prototype repose sur une architecture de transistors Gate-All-Around (GAA), incontournable à partir du nœud 2 nm. Cette technologie permet une meilleure maîtrise des courants de fuite et un gain en densité de transistors, répondant aux besoins croissants en puissance de calcul et en efficacité énergétique dans les domaines de l’intelligence artificielle, du cloud et des applications embarquées.
L'étape clé a été franchie le 1er avril dernier, avec la réussite de l'exposition EUV (Extreme Ultraviolet Lithography), une technologie photolithographique de pointe indispensable à ces dimensions extrêmes. Les équipements EUV ont été livrés à Rapidus en décembre 2024, amorçant la montée en compétence industrielle du site IIM-1 (Innovative Integration for Manufacturing).
Rapidus innove aussi dans l’approche : chaque wafer est traité de manière individualisée, afin de collecter davantage de données en cours de fabrication. Si cette méthode ralentit la cadence initiale, elle devrait conduire à des rendements supérieurs et une optimisation continue du process.
Une ambition industrielle : faire renaître la souveraineté technologique du Japon
Fondée en 2022, Rapidus est un consortium japonais stratégique regroupant des géants tels que NEC, Sony, Toyota, NTT, SoftBank, Kioxia et MUFG. Il incarne la volonté du gouvernement nippon de restaurer une capacité de production de pointe sur son sol, dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes sur les chaînes d’approvisionnement des semi-conducteurs.
Le projet bénéficie d’un soutien actif du gouvernement japonais, qui y voit un levier pour contrer la dépendance vis-à-vis de Taïwan et de la Corée du Sud, et pour se repositionner dans la course à la technologie sub-5 nm.
L’imec, catalyseur technologique du projet
Partenaire de longue date des géants de la fonderie, l’institut belge imec joue ici un rôle central. L’accès à ses plates-formes pilotes, partenaires industriels et expertise avancée en R&D a permis à Rapidus d’accélérer le développement de sa technologie 2 nm.
« Ce prototype illustre le rôle stratégique de l’imec dans l’écosystème mondial. En mettant à disposition ses capacités, l’institut confirme son statut de catalyseur technologique dans la course au 2 nm et au-delà », selon des observateurs industriels.
Vers une production de masse en 2027
Le site IIM-1 de Rapidus, en cours de montée en puissance, est conçu pour accueillir la fabrication en volume de puces 2 nm d’ici deux ans. L’ambition affichée : devenir une alternative crédible à TSMC, Samsung Foundry ou Intel pour les clients à la recherche de capacité souveraine et de proximité en Asie.
