
Thales va utiliser la microélectronique pour renforcer la défense antimissile de l’Otan
Thales a annoncé dans un communiqué la signature d’un protocole d’accord avec RTX (anciennement Raytheon Technologies) pour acquérir la totalité des parts de leur coentreprise Thales Raytheon Systems Air and Missile Defense Command And Control SAS (TRS AMDC2). Cette opération s’inscrit dans un contexte de montée en puissance des enjeux électroniques et technologiques autour des dispositifs de défense antimissile de l’OTAN.
Depuis plus de vingt ans, TRS AMDC2 incarne l’expertise franco-américaine en matière de systèmes de commandement et de contrôle aérien, à travers le développement et la gestion de l’Air Command and Control System (ACCS) de l’OTAN. Ce système central repose sur une architecture électronique complexe, conçue pour coordonner en temps réel des radars, senseurs, et effecteurs antimissiles déployés à l’échelle continentale.
Microélectronique et semi-conducteurs : les clés de la supériorité technologique
Au cœur des systèmes ACCS, on trouve une électronique embarquée de pointe, intégrant des microprocesseurs avancés spécialisés dans le traitement de l’information, la gestion des flux de données radar, et la synchronisation de scénarios multi-cibles.
La miniaturisation des composants, alliée à une sécurisation accrue des puces et circuits intégrés, constitue un atout majeur face à la multiplication des menaces balistiques et hypersoniques.
L’expertise de Thales dans la microélectronique de défense se traduit par des investissements massifs dans des semi-conducteurs durcis et une chaîne de conception « souveraine », garantissant l’intégrité logicielle et matérielle des solutions déployées.
La maîtrise de l’architecture système : un enjeu de souveraineté
Prendre le contrôle total de TRS AMDC2, c’est pour Thales s’assurer la maîtrise intégrale de l’architecture logicielle et matérielle du commandement de défense aérienne de l’Alliance.
Cela implique la sécurisation du développement des microprocesseurs stratégiques, la gestion des couches de chiffrement bas-niveau, mais aussi le contrôle de l’approvisionnement en composants critiques, élément sensible à l’heure de la fragmentation des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Vers une intégration renforcée de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité
Les avancées attendues de l’après-rachat portent notamment sur l’intégration de l’intelligence artificielle pour le traitement automatique de scénarios de menaces multiples, et sur le développement de solutions matérielles performantes en cybersécurité embarquée.
La plateforme ACCS, propulsée par des modules électroniques innovants, devrait ainsi offrir une détection plus fine, une anticipation accrue des attaques, et une excellente réactivité dans l’allocation des ressources antimissiles.