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© Hua Hong
PCB |

Guerre des puces : Pékin mise sur l’électronique pour dominer le secteur

La Chine s’impose comme un acteur incontournable dans l’industrie mondiale des semi-conducteurs. D’ici 2030, le pays pourrait contrôler près d’un tiers de la capacité mondiale de fonderie, dépassant Taïwan, la Corée du Sud, le Japon et les États-Unis, selon le dernier rapport du Yole Group. Cette montée en puissance est alimentée par une politique d’investissement public et privé agressive, ainsi que par la construction de nouvelles usines, dont 18 rien qu’en 2024, qui visent à répondre à la demande croissante des secteurs automobile, de l’électronique grand public et de l’intelligence artificielle.

Face aux restrictions américaines sur l’accès aux équipements de pointe, Pékin a mis en place une stratégie d’autosuffisance. Le « Big Fund », fonds souverain chinois, soutient massivement les entreprises locales comme SMIC et Hua Hong Semiconductor, moteurs de l’expansion des capacités de production nationales. Cette politique vise à sécuriser les chaînes d’approvisionnement en composants électroniques et à réduire la dépendance aux technologies étrangères, un enjeu jugé vital pour la souveraineté industrielle du pays. 

Leadership en volume, retard dans la technologie de pointe

Si la Chine s’apprête à dominer le marché en volume, elle reste en retrait sur le plan technologique. Les sanctions occidentales l’empêchent d’acquérir les machines de lithographie extrême ultraviolet (EUV) du néerlandais ASML, indispensables pour la fabrication des puces les plus avancées. 

Ainsi, la production chinoise se concentre sur les « nœuds matures » (28 nm et plus), essentiels pour l’automobile, l’électronique grand public et l’Internet des Objets, mais loin des standards de miniaturisation atteints par TSMC ou Samsung, qui produisent déjà à 2 nm. 

L’essor du secteur électronique et la dynamique du marché intérieur

L’industrie chinoise des semi-conducteurs bénéficie d’une demande intérieure massive, la Chine consommant environ 40% des puces mondiales tout en n’en produisant localement qu’une fraction. En 2024, les entreprises du secteur ont affiché des performances financières remarquables, portées par l’essor du cloud computing, de l’IA et des objets connectés. 

Les exportations de puces électroniques ont dépassé pour la première fois celles des téléphones portables, illustrant la centralité de ce secteur dans l’économie chinoise. 

Les défis de la miniaturisation et de l’innovation

Malgré ses avancées, la Chine peine à franchir le seuil des 7 nm en production de masse. SMIC, la principale fonderie chinoise, doit composer avec des rendements faibles et des coûts élevés en l’absence de technologies EUV, rendant la production de puces avancées peu rentable et difficilement scalable. Pendant ce temps, TSMC et Samsung consolident leur avance sur les nœuds de 3 nm et 2 nm, accentuant le fossé technologique. 

La montée en puissance de la Chine bouleverse l’équilibre mondial des semi-conducteurs, un secteur désormais au cœur des rivalités géopolitiques. La redéfinition des rapports de force régionaux s’accompagne d’une compétition féroce pour le contrôle de la chaîne d’approvisionnement électronique, chaque pays cherchant à garantir son autonomie et sa sécurité technologique. 


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