
Conduite autonome, centralisation, software : les semi-conducteurs assurent la révolution automobile
« Le nombre de véhicules vendus dans le monde ne bouge pas beaucoup, mais la valeur électronique à l’intérieur explose. » Le ton est donné par Pierrick Boulay, analyste principal chez Yole Group, venu partager sa vision de l’avenir des semi-conducteurs automobiles lors de l’Evertiq Expo à Sophia Antipolis.
Ces dernières années, l’industrie automobile a connu une évolution significative, et ça ne fait que commencer. Nous allons vers des véhicules toujours plus complexes.
« En 2023, on comptait en moyenne 834 semi-conducteurs par véhicule. En 2029, on dépassera les 1 100. »
Cette montée en charge, selon lui, est portée par trois forces majeures :
- L’électrification des véhicules
- Les systèmes d’aide à la conduite (ADAS)
- La digitalisation de l’habitacle
« Les boutons disparaissent, remplacés par des écrans. On parle désormais de cockpits numériques avec de la 3D, des écrans incurvés, voire holographiques. »
L’autonomie change tout
Pour Boulay, chaque niveau d’autonomie ajoute une couche de complexité technique :
- Feet off : Le véhicule gère la vitesse et le freinage.
- Hands off : Il peut se déplacer dans un bouchon, rester centré sur sa voie.
- Eyes off : Là, c’est le constructeur qui assume la responsabilité en cas d’accident. Il faut plus de capteurs, de caméras, de lidar.
Cette sophistication a un coût : « Plus l’autonomie est élevée, plus le véhicule est cher. » Et les composants doivent suivre : MCU, mémoire, capteurs variés, LED, laser, RF, processeurs…
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur l’ensemble de ces composants, la prochaine édition de l’Evertiq Expo Sophia Antipolis aura lieu le 12 mars 2026. Un rendez-vous immanquable pour celles et ceux qui veulent comprendre comment l’électronique s'immisce de plus en plus dans la vie de tous les jours.
Un changement dans l’architecture électronique
« Avant, on avait des capteurs intelligents qui traitaient eux-mêmes les données. Aujourd’hui, on centralise. On envoie des données brutes vers des unités de traitement plus puissantes. »
Résultat : des ECU capables de gérer plusieurs fonctions à la fois, mais aussi de nouveaux défis logiciels et thermiques.
« Les constructeurs veulent simplifier le câblage, améliorer les performances. Mais attention : centraliser, ça veut dire aussi complexifier la gestion. »
Une chaîne d’approvisionnement encore sous tension
« L’approvisionnement en semi-conducteurs s’est amélioré par rapport aux années précédentes, mais ça reste une préoccupation. »
Les OEM réagissent différemment :
« Certains passent en direct avec les fondeurs pour sécuriser leurs besoins, d’autres s’adressent à des brokers en cas d’urgence. »
La Chine, elle, fait figure d’exception :
« Grâce à ses faibles coûts de production, elle parvient à électrifier même les petits véhicules. Ce n’est pas le cas en Europe ou aux États-Unis. Chez nous, l’électrification reste réservée aux modèles haut de gamme. »
Une voiture bientôt définie par son logiciel
« On entre dans l’ère des software-defined vehicles. L’assistant vocal, l’écran intelligent, les fonctionnalités activables à distance : tout passe par le logiciel. »
Ce glissement technologique est majeur.
Ce n’est plus la motorisation qui fait le véhicule, c’est le code.
Une révolution invisible pour l’automobiliste, mais décisive pour l’industrie
Les semi-conducteurs ne sont pas visibles pour le conducteur moyen. Mais ils représentent, pour Boulay, « la clef de voûte des voitures de demain ».
Une transformation qui exige non seulement des composants toujours plus performants, mais aussi une réinvention de toute la chaîne de valeur.
L'analyse de Pierrick Boulay a été partagée dans le cadre de l'Evertiq Expo de Sophia Antipolis. La prochaine édition aura lieu le 12 mars 2026. Les inscriptions sont déjà ouvertes donc n'hésitez pas à déjà vous inscrire en cliquant ici !