
Imec mise sur les puces IA « programmables » pour révolutionner l’électronique
Dans un secteur des semi-conducteurs en pleine effervescence, imec, l’un des plus grands laboratoires mondiaux de recherche en microélectronique, tire la sonnette d’alarme. Selon Reuters, son PDG, Luc Van den hove explique que l’industrie doit rapidement adopter des architectures de puces reconfigurables pour éviter de devenir le maillon faible de la prochaine génération d’intelligence artificielle (IA).Résultat : des problèmes majeurs en termes de coût, d’énergie et de rapidité de développement matériel.
Luc Van den hove met en garde contre le risque d’« actifs échoués » : « Au moment où le matériel IA est enfin prêt, la communauté logicielle, très agile, pourrait déjà avoir changé de cap.»
Si certains géants comme OpenAI se lancent dans la conception de puces sur-mesure, cette approche reste risquée et peu rentable pour la majorité des acteurs du secteur.
Vers des « supercells » : la modularité au cœur des futures puces
Pour répondre à la diversité croissante des applications IA, du médical à la conduite autonome, imec imagine des puces composées de blocs modulaires appelés « supercells ». Reliés par un réseau interne (« network-on-chip »), ces blocs pourront être reconfigurés à la volée pour s’adapter aux nouveaux algorithmes. Cette flexibilité électronique est vue comme la clé pour soutenir l’évolution rapide de l’IA.
Avancée majeure avec l’empilement 3D
La réalisation de ces architectures modulaires passera par l’empilement 3D, une technique où plusieurs couches de silicium, logique et mémoire, sont fusionnées verticalement. imec a joué un rôle pionnier dans le développement de cette technologie, qui sera intégrée dans les futurs nœuds de production de TSMC (A14) et Intel (18A-PT). Cette avancée permet d’augmenter la densité, la rapidité et l’efficacité énergétique des puces, tout en ouvrant la voie à des circuits véritablement reconfigurables.
imec, basé à Louvain en Belgique, s’apprête à dévoiler ses dernières innovations lors de sa conférence phare ITF World, les 20 et 21 mai à Anvers. L’événement réunira les leaders mondiaux du secteur, impatients de découvrir comment la recherche fondamentale en électronique peut répondre aux défis posés par la prochaine vague d’intelligence artificielle.